make this go on forever. (red)

➝fearless on my breath
Gentle impulsion Love, love is a verb Love is a doing word

Rachel s'était reculée de moi. Perplexe. Je lui avais parlé de Midnight, et elle se douta de suite que la petite blonde qui venait de partir en claquant la porte n'était autre qu'elle. Je me passai nerveusement les mains dans les cheveux, et allai prendre mon portable. Les trois appels manqués provenaient tous de Midnight. Sans réfléchir, mon regard se posa sur Rachel. D'un geste de la tête, je lui montrai la porte. « Dégage. ». Il lui fallut un moment pour comprendre que je ne plaisantais pas. Elle partit alors de la chambre, vexée et peinée. Mais je m'en foutais à un tel point que je poussai un soupir de soulagement lorsqu'elle fut partie. La nuit commençait à tomber, et la basse température mêlée à mon stress me donna de longs frissons. Je mis une veste noire, et pris mes clés. Dix minutes plus tard, j'étais devant le magasin de Midnight. J'étais sûre qu'elle était là avec Pad'. Sans frapper, je rentrai et de suite, Pad vint me sauter dessus, content de me retrouver. Je ne pus m'empêcher de m'accroupir pour le caresser. Mais en voyant Midnight qui leva à peine le nez vers moi, je fronçai les sourcils, et soucieuse, m'avançai vers elle. « C’est bon, t’excuses pas. C’est moi, j’aurais pas dû.. Tu fais ce que tu veux avec qui tu veux, j’aurais dû te prévenir que je venais. C’est de ma faute alors on oublie. » Son étreinte ne se fit pas attendre. Ce contact m'avait manqué. Bien trop. Je me reculai, et entourai le cou de Midnight de mes bras. « Tu m'as manquée aussi. » Mes mains se perdirent naturellement dans ses cheveux. Tous ces gestes m'avaient manqués. C'est Pad qui vint nous séparer, il sauta une nouvelle fois sur moi, ce qui cette fois-ci me fit rire. Cependant, ce qui c'était passé dans la chambre ne m'échappa pas, et c'est avec un regard plus sérieux que je reposai mon attention sur blondie. « Dans la chambre... c'était pas... C'était pas ce que tu croyais. Pourquoi tu es partie ? »

J’avais couper ma respiration lorsqu’elle avait commencer à me toucher les cheveux, à passer ses doigts fins dans ma chevelure blonde. Je n’étais plus habituée à ces gestes que j’avais fui. Je remerciai le seigneur intérieurement lorsque Padfoot sauta sur nous pour nous séparer, me permettant de reprendre ma respiration et coupant le contact entre nous. Elle éclata de rire et commença à jouer avec le chien pendant que moi je cherchai à tout prix à essayer de paraître le plus normalement possible. Mais quand elle me fixa avec son regard perçant, je savais d’avance qu’elle allait remettre l’évènement récent sur le tapis. Et ce malgré mes demandes. Et donc me demander pourquoi j’étais partie, ce qu’elle fit. « Et qu’est-ce que j’ai cru ? Que tu comptais t’envoyer en l’air avec une jolie brune dans notre chambre ? Je te l’ai dis, tu fais ce que tu veux. J’aurais dû te prévenir que je revenais et la discussion s’arrête là. » Pendant que je parlais, j’évitai son regard et je faisais défiler une pile de cd. « Et si je suis partie c’est parce que.. Bah, je voulais pas te déranger pendant que vous faisiez enfin je sais pas quoi… ça m’a blessée que tu ne répondes pas à mes appels toi Red, la fille qui est branchée portable à tout moment. Mais c’est encore de ma faute, tu pouvais pas deviner. » J’avais plus crier ma dernière phrase qu’autre chose, osant même la regarder dans les yeux. Je passais la main dans mes cheveux et m’appuyai sur l’une des étagères. « Écoutes, j’ai deux semaines de travail en retard, j’ai des papiers à remettre en ordre, de nouvelles commandes à faire alors le mieux c’est que tu partes. Je risque de dormir ici, désolée que tu sois venue pour rien. Et puis fais ce que tu veux avec la fille dans la chambre, c’est ton problème et pas le mien. »

➝It's all memory in the sun
Or it's all in the darkness

Putain, elle était énervée. La façon dont elle me regardait, dont elle débitait toutes ces paroles. Elle fuyait mon regard, et tentait tant bien que mal de s'attarder à une tâche inutile pour ne pas devoir poser ses yeux sur moi. Elle avait vraiment cru que j'allais me sauter cette fille. Mais pourquoi réagissait-elle comme ça ? « Elle ne m'a pas laissé l'occasion de répondre. » À cette phrase, elle arqua les sourcils, et se détourna agacée. C'était de mieux en mieux, je m'enfonçais comme une merde dans mes paroles. Elle s'adossait à une de ses étagères et passa ses mains dans ses cheveux. Elle devait, vraiment, être énervée, ou troublée. « Écoutes, j’ai deux semaines de travail en retard, j’ai des papiers à remettre en ordre, de nouvelles commandes à faire alors le mieux c’est que tu partes. Je risque de dormir ici, désolée que tu sois venue pour rien. Et puis fais ce que tu veux avec la fille dans la chambre, c’est ton problème et pas le mien. » J'eus d'abord un mouvement de recul. J'étais vexée, confuse. C'était la première fois qu'elle me demandait de partir. De la quitter. Jamais avant elle ne m'avait demandé ça, même si elle était dans une colère monstre. Agacée à mon tour, je m'avançai vers elle, et m'approchai. Elle se bougea de l'étagère. À quoi jouait-elle ? « Qu'est ce qui se passe ? C'est quoi le problème là ? Tu vas me fuir pendant longtemps ? Et arrête de me parler de cette putain de fille, je l'ai fait dégager avant de partir. » Je marchai doucement vers elle, et posai ma main sur sa joue une fois arrivée à sa hauteur. Ma voix se fit plus douce, presque trop basse. « Qu'est ce qui se passe, blondie ? »

C’était une blague ? Même avec moi, Red réussissait à répondre au téléphone et là, une salope qui m’était inconnue, elle, elle le pouvait ? Ma demande la vexa et la troubla. C’était la première fois depuis notre grande amitié que je la foutais dehors, que je lui demandais de partir et aussi de dormir seule. « Je m’en fiche. » Elle faisait ce qu’elle voulait avec cette fille après tout, je n’avais rien à dire là-dessus. Si je parlais de trop, elle risquait de tout comprendre et ça serait la fin pour moi car je ne supporterai pas de la perdre, pas elle, pas Red. Cette fille était mon centre de gravité, je ne pouvais pas tourner en rond sans elle. Elle s’approcha et déposa sa main sur ma joue, je la repoussai. « Mon problème Red, c’est que t’aurais pu me prévenir que tu sortais avec une fille, je suis ta meilleure amie, je débarque et voilà. Tu voulais que je le prenne comment ? ‘WOOW GENIAL, UNE PARTOUZE CA VOUS TENTE ?’ C’est bon. J’ai du boulot, oublies. » Je fis tomber la pile de cd au sol. Je me mis à pousser un juron et m’abaissa pour les ramasser avant de fondre complètement en larmes. « C’était censé être une surprise, je t’avais même fais des cookies et je sais même pas pourquoi je suis comme ça. »

« Non, tu ne t'en fiches pas. » Elle repoussa ma main, je la fixai d'un air incrédule. La vérité, c'était que ça faisait des semaines que je ne lui avais pas parlé, et je n'en savais même pas les vraies raisons. Et là, elle me faisait une pseudo crise de jalousie, basée sur le seul fait que je ne lui avais pas répondu au téléphone. Elle était désagréable, et voulait à tout prix que je m'en aille. Elle avait donc cru que je sortais avec cette fille, qu'elle n'avait pas été prévenue. Au plus elle parlait, au plus j'avais du mal à accuser le coup. C'était la première fois que je la voyais comme ça. Mes inquiétudes se renforcèrent quand elle fit tomber la pile de cd qu'elle tenait en main. Suivant ses cd, elle s'accroupit pour les ramasser pour finir par tomber en pleurs. Sa voix était cassée, elle détourna le regard et m'avoua qu'elle avait juste voulu me faire une surprise. Je ne répondis pas. Elle ferma les yeux et s'adossa à l'étagère. Après tous les 'vents' qu'elle me fit, j'hésitai à me placer à ses côtés. Mais l'envie de la réconforter était plus forte que moi. Je m'assis à côté d'elle. « Putain, t'es bizarre. » Elle me retourna un regard noire, et enfonça sa tête dans ses bras. « Je sors avec personne... Depuis que t'es partie, je... je passe mes soirées chez moi. Je voudrais regarder nos séries, et j'y arrive même pas. Je peux pas, je suis bloquée sans toi. J'ai rien foutu pendant que t'étais pas là, et ce que t'as vu, c'était une pute qui voulait rendre jaloux son mec. Tu me manques.» J'attrapai sa main, la caressant de mon pouce. Elle se leva et se mis face à son comptoir. Je me relevai, et la fit se retourner, doucement, en la prenant par le bras. Ma main était glissée dans la sienne, et mon regard se fixa dans le sien. Ma voix résonna comme un soupir dans la pièce. « Midnight... »

J’avais pris appui sur l’étagère et m’étais réfugier dans mes bras. Merde, je déconnai là. Je n’arrivai même pas à me contrôler, c’était plus fort que moi. Tout ce qui était en moi allait sortir et je priais pour que Red s’en aille avant que la vérité n’éclate pour de vrai. Au contraire, elle s’assit près de moi tout en me parlant de ce qu’elle avait durant mon absence. Ma crise perdait petit à petit toute justification valable. Mon absence semblait avoir le même effet que la sienne sur moi, pourtant cela n’avait aucun sens puisque je l’aimais et qu’elle non. L’autre salope pouvait courir, si elle remettait ses pieds chez moi et que j’étais présente, elle aurait droit au fer à repasser en pleine figure, si ce n’est pas ma console. Red attrapa ma main, commençant de douces caresses sur celle-ci. Il fallait que je dégage au plus vite. Après avoir sécher mes larmes, je m’étais levée jusqu’au comptoir. Elle me suivit. Red, elle pouvait être cruelle par moments. Vraiment très cruelle. Elle m’obligea à me retourner et à la regarder. Elle glissa sa main dans la mienne, prononça mon prénom et approcha son visage du mien. J’en fis de même.. Même de trop. Stop. Qu’est-ce que je foutais là ? Elle faisait cela en pure amitié et moi j’étais prête à l’embrasser. Me rattrapant au dernier moment, j’avais passer mon bras libre autour de sa nuque et l’avait serrée comme une amie. « Tu m’as manquée aussi, Red. Mais quand je te parlais de mon boulot, je rigolai vraiment pas alors à moins que ne veuilles passer la nuit à jouer avec Paddy, tu devrais rentrer. »

➝ You'll never make it alone. It's easier to go.
You've always been on your own. It's easier to go.

Je me reculai de son étreinte, blasée, agacée, déçue. Je secouai la tête, et souris nerveusement en coin. « Okay, j'ai capté blondie, cinq sur cinq. À un de ces quatre. » Paddy, devant mon ton, émit un petit pleurs qui lui était bien propre. Je ne pris même pas la peine de le regarder, et tournai les talons. Laissant seule Midnight avec son soit-disant travail. À ma sortie, la porte du magasin claqua, peut-être un peu trop, mais je m'en foutais en fait. Je m'engouffrai de manière agressive dans ma voiture, faisant tout claquer au passage. Les bruits de la portière métallique retentirent une nouvelle fois. La radio s'alluma, le son était beaucoup trop fort. Mais mes pensées étaient trop focalisées sur Midnight pour que je puisse faire autre chose que de conduire, et éviter de me prendre un arbre, ou un malheureux passant. Arrivée chez moi, je vis Rachel, m'attendant à l'intérieur. Je lâchai un juron, et rentrai sans tarder chez moi. Elle se leva, l'air désolé. « Pardon. » Je restai près de la porte, la tenant ouverte. « Dégage. Je pense avoir été claire tout à l'heure. Dégage ou je te dégage. » Rachel était surprise de la façon dont je lui parlais. Mais en même temps, elle ne me connaissait pas. « Red... » « Fous-le camp, putain. » Elle me regarda, perplexe, et refit la même chose que quelques instants plus tot dans la journée. Je refermai la porte derrière elle, et allai m'assoir sur le canapé, les coudes posés sur mes genoux.

Je n’avais pas de travail en réalité, j’avais juste besoin d’être seule. Ce qu’il s’était passé, c’était dur et ça le restait même si Red était innocente. Je le prenais comme une trahison et tant que ma douleur n’était pas passer, tant que cette rancœur en moi ne se soit évaporer, je devais me tenir loin de Red par crainte qu’elle ne découvre tout. Je l’avais regarder quitter le magasin sans même un regard. L’envie de la rattraper et de lui demander de rester était si forte que je me mordais la lèvre pour me retenir de le faire. Mon chien s’approcha de moi, les yeux brillants, perdu par ce qu’il venait d’arriver. Je déposai une caresse sur son front et retournait dans mon rayon. Pour la première fois de ma vie, mon magasin me semblait être vide alors qu’il était rempli par des milliers de disques aussi bons que minable. La lumière des phares de la voiture de Red disparue dans la nuit déjà tombée. Je déposai les derniers albums dans les bons rayons et je partais m’allonger près de Padfoot, priant pour que les prochains jours soit meilleurs.